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la seconde guerre mondiale, le gouvernement se lance dans un programme de reconstruction ambitieux. Parmi les domaines visés : l'automobile et les besoins de l'armée, qui a souffert durant ces six années de conflit. Il veut entre autres une Jeep à la française, et c'est Delahaye est désigné. Mais Mathis, en grande difficulté, tente de participer à ce programme et lance sa propre Jeep : la VLR86. En fait, Emile Mathis est parti aux Etats-Unis dès 1940 où il prend la tête d'une usine de munitions. A la fin de la guerre, il revient en France et reçoit un contrat pour la remise en état des Jeep américaines. Mais Delahaye s'en est déjà chargé. Du coup, Mathis, qui a mis au point une nouvelle berline (la Mathis 666). Afin de limiter les coups, la Jeep "à la française" reprend une grande partie de la mécanique de celle-ci : un moteur six cylindres à plat de 80cv refroidi par eau et dérivé d'un moteur d’aviation développé par Mathis lui-même. Principales caractéristiques : deux carburateurs Zénith, une boîte à trois vitesses à deux fonctions (petites vitesses et grandes vitesses) grâce à un surmultiplicateur.
Pour concevoir sa Jeep, Mathis examine tous les défauts de la Jeep américaine pour les éviter sur sa voiture. Les plus gros problèmes sont l’inconfort et la tenue de route. Ainsi, la voiture s’équipe de suspension indépendante sur chaque roue avec deux ressorts hélicoïdaux et un amortisseur télescopique. Deux prototypes de la Mathis VLR86 sont construits, le premier est essayé par l’armée à la fin de l’année 1950. Elle répond à l’ensemble des demandes des militaires, si ce n'est quelques défauts que Mathis parvient à corriger.
Mais pour diverses raisons, l'armée change d'avis et c'est Delahaye qui obtient le contrat. Mathis se voit contraint de revendre l’usine de Strasbourg à Citroën. La firme tient encore deux années, mais les deux voitures (Mathis 333 et Mathis 666) ne furent jamais commercialisées, entrainant la disparition de Mathis en 1953.