La Bentley Turbo R était une berline de luxe à hautes performances construite à 7 230 exemplaires par Bentley Motors entre 1985 et 1997. Elle partageait le châssis de la Mulsanne et avait hérité du moteur turbo de la Mulsanne Turbo, agrémenté d'un système d'injection Bosch MK-Motronic pour un couple accru. La suspension avait également été améliorée, les pneus étaient plus larges et elle était équipée de jantes en alliage d'aluminium, une première pour Bentley. Le magazine Motor Trend l'appela «la première Bentley à mériter ce nom depuis des "décennies" (en effet, les Bentley étaient alors considérées comme des voitures de sport, alors qu'elles étaient depuis les années 50 des Rolls Royce "déguisées".
Les changements apportés à la suspension, bien que subtils, transformèrent cette voiture très lourde en engin à hautes performances. La voiture était équipée d'une boîte de vitesses automatique General Motors Turbo-Hydramatic TH400 à trois rapports.
Rolls-Royce, alors propriétaire de Bentley, n'a jamais fourni d'informations officielles concernant le couple et la puissance, déclarant selon son habitude que cette dernière était «suffisante». Les estimations varient selon les sources, allant de 296 à 320, ou encore 360 chevaux à 4 200 tr/min, pour un couple de 660 à 750 Nm à 2 000 tr/min. En 1995, Bentley mit en production une nouvelle génération de la Turbo R, dotée d'une injection Zytec et d'une boîte automatique à 4 rapports 4L80-E de General Motors. Quant au prix, la Turbo R se situait au-dessus de la Mulsanne S et de la RollsRoyce Silver Spirit, mais bien en dessous de la Rolls-Royce Silver Spur.