À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée française, mal en point, reçoit l'aide des Américains qui vont leur céder du matériel resté en Europe, dont beaucoup de Jeep. Mais la volonté d'indépendance de la France prend rapidement de plus en plus d'importance, et les responsables politiques français veulent que l'armée soit le plus possible équipée de véhicules construits en France. Entre autres, un projet est confié à Delahaye pour remplacer les Jeep américaines. Il consiste à développer un 4 x 4 d'un peu plus d'une tonne de manière à les remplacer et ainsi retrouver l'indépendance de l'armée. Afin d'éviter une concurrence qui aurait été synonyme de gaspillage, il n'y aura pas de lancement d'offres.
Le premier prototype Delahaye est prêt en 1948, sous le nom « Delta ». A l'origine, il est équipé d’un moteur Renault, car Delahaye souhaitait viser à la fois les marchés militaires et le marché agricole, puisque l'on pensait à cette époque que les petits 4 × 4, pourraient remplacer les tracteurs agricoles, comme les Anglais le faisaient avec la Land Rover.. Le prototype Delta est inspecté par l’armée française puis testé en 1949 et 1950. Après avoir été testé par l'armée, le véhicule va s'appeler VLR, comme "Véhicule Léger de Reconnaissance" (parfois VLRD, avec D comme Delahaye"). Il est équipé d'un moteur 4 cylindres de 63 chevaux, et d'une boîte de vitesses à quatre rapports, avec un réducteur qui permet huit combinaisons de vitesses. Sa vitesse est de 110 km/h, il peut franchir des côtes de 60 et 70 % et peut passer des gués de 60 centimètres. Le VLR peut transporter 400 kg de charge utile ou quatre personnes et pèse à vide 1 460 kg. Après une révision finale, et moyennant quelques modifications légères, l'armée passe commande de 4000 Jeeps VLR. Les dirigeants de Delahaye peuvent enfin seL réjouir, car la berline Delahaye 175 s'est très mal vendue. Presque tous les VLR sont vendues à l'amée, sauf quelques une à des particuliers, notamment des fermiers. Mais a production a été arrêtée en mars 1954, après la faillite du constructeur français, mais beaucoup de véhicules en stock ont été livrés en 1955 et même en 1956. En effet, petit à petit, l'armée perd confiance dans ces véhicules, sa réputation faiblit. Et cette déconfiture provoque la chute de cette marque prestigieuse, qui sera reprise par Hotchkiss, son principal concurrent.