Petit roadster comme seuls les Anglais savent les fabriquer, la Triumph Spitfire fit un véritable malheur dès son lancement. En 1962, c'est au salon d'Earls Court que Triumph présente sa petite dernière. Le but affirmé et clairement affiché est évident : la série des TR se vend très bien, mais il manque un maillon à la chaîne : un petit cabriolet pour les personnes aux revenus limités. Aussi la société britannique va confier au carrossier italien Michelotti, collaborateur de longue date, le soin de concevoir un petit cabriolet sur la base de la berline Herald. Équipé du 1147 cc de cette dernière, l'engin a fière allure et lorgne du côté de l'Austin Healey Sprite dans l'espoir de lui rafler une bonne part de son marché.
Effectivement, la Spitfire connaîtra un tel succès qu'elle sera produite jusqu'en 1980, après 18 ans de bons et loyaux services. Une de ses caractéristiques principales est qu'elle facilitait grandement le travail des mécanos : non seulement sa mécanique était simple et connue, mais de plus, son capot basculait d'une seule pièce, ce qui assurait une accessibilité aux différents éléments sans précédent. Seul inconvénient : sa vulnérabilité aux chocs.
Devant le succès phénoménal de ce petit avion (le Spitfire fut le chasseur le plus célèbre de l'histoire aéronautique britannique, et il sauva plus d'une fois Londres des assauts de la Luftwaffe allemande), la Mk 2 sortit deux ans seulement après le premier modèle. La différence entre les deux séries se limite à quelques détails de carrosserie et une puissance légèrement accrue. Mais les véritables amateurs de Spitfire ne jurent que par cette première série, ou par la GT6 (mais ceci est une autre histoire…) l'histoire ne s'arrêtera pas là : après la MK II, il y aura encore la MK III, la MK IV et enfin la 1500, qui sera construite de 1975 à 1980, et qui clôturera ainsi l'aventure de ce merveilleux petit bijou. Au total, i se sera vendu plus de 314 000 exemplaires, ce qui est plus qu'honorable pour ce genre de roadster.