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Il est amusant de constater que la marque la plus représentative de « savoir-faire français de bon aloi » porte un patronyme incontestablement anglo-saxon… Celle qui se targuait (à raison) d’être la marque du « juste milieu » se destinait à une clientèle bourgeoise et réfléchie qui voulait un produit de grande qualité au style sans ostentation, voire sévère, mais dont les qualités de conception et surtout de construction ont permis à Hotchkiss de triompher six fois au rallye de Monte Carlo. Et si elle avait survécu, tout en préservant ses qualités, Hotchkiss serait devenue la marque « Premium » qui fait si cruellement défaut à l’industrie française actuelle. A l’origine de l’affaire, nous trouvons Benjamin B. Hotchkiss, un américain né en 1826 et qui travaille chez le fabricant d’armes Colt. Il se met ensuite à son compte et construit d’intéressants canons chargés par la culasse. La guerre de Sécession rend l’affaire florissante. Hotchkiss se rend en France et y fonde une usine de munitions. En 1875, il s’installe à Saint Denis, près de Paris pour y faire d’excellentes armes, des fusils, des canons à tir rapide, des mitrailleuses. Benjamin Hotchkiss décède en 1885. Ses héritiers cèdent l’affaire à une société anglaise qui aura ainsi deux branches, une en Angleterre, l’autre à Saint Denis. Fabriquées avec des machines de haute précision, ces pièces mécaniques sont très appréciées et cela donne à la direction l’idée de se lancer à son tour dans la construction automobile. On recrute l’ingénieur Georges Terrasse, un ancien de Mors, et un anglais, H.M. Ainsworth qui deviendra le patron de la division automobile jusqu’aux années cinquante. Au début des années 1930, le souvenir des échecs sportifs du début de siècle s’estompe et on trouve par exemple Hotchkiss participant aux Rallyes de Monte-Carlo où elle s’octroie la première place à plusieurs reprises. De même, pendant la période 1934-1936, Hotchkiss s’attaque à des records d’endurance sur circuit et y remporte un certain succès. Au cours des années 1930, les types de carrosseries reçoivent des noms de provinces ou de grands axes routiers français. Ainsi cette magnifique Paris-Nice, fleuron de la marque d'avant-guerre. La fabrication des automobiles cessera en 1954, malgré la fusion avec Delahaye. La dernière Hotchkiss sera une Jeep.
Données techniques