Aérodynamique, rapide et nerveuse comme une voiture de sport mais aussi confortable, agréable à conduire, avec une tenue de route, une direction, une suspension et un freinage exceptionnels, la Citroën SM, présentée au Salon de Genève 1970, est un des modèles les plus prestigieux de l’histoire de l’automobile française. Elle présentait la particularité de faire preuve de réelles qualités sportives, mais dans un confort et un silence de fonctionnement digne de la DS. Fruit de la collaboration avec Maserati (d'où le M de SM), elle devait de toute évidence faire un malheur dans sa catégorie où elle n'avait pratiquement aucune rivale. Et pourtant, elle vécut une histoire tragique, sa défaite fut cuisante.
On attribua sa néfaste destinée à la crise pétrolière de 1973, mais celle-ci, si elle a participé à l'échec, ne peut cacher d'autres raisons, plus réelles. La plus évidente est que les Français n'ont plus, depuis un grand nombre d'années, l'expérience de la voiture de sport, ni même de la voiture de haut standing. Et c’est injustement que les amateurs de belle mécanique et de performances l'ont cataloguée "produit hybride". Pour s'en persuader, il faut savoir que, crise ou pas, les Porsche se sont vendues comme jamais. Et pourtant, que d'atouts dans une seule et même voiture.
Historiquement, la SM est née du projet d'un ingénieur maison, Jacques Né, qui avait imaginé une DS de sport. Mais sport n'équivaut pas, dans cette maison dont la marque principale est le confort, à performances à tout prix, quitte à secouer les fesses des occupants. Au contraire, elle fut conçue dès le début avec la ferme intention de l'équiper de la fameuse suspension hydropneumatique de la DS. Le style est très typé seventies, avec ses triples phares sous plexi, comme par exemple l'Alpine A310 et 610. On l'équipa également de chromes généreux, ceci afin d'accentuer son côté luxe. L'intérieur de la belle est tout aussi original et magique que l'extérieur. Les compteurs, par exemple, sont de forme ovoïde, tout comme le volant; les quatre vraies places font plutôt penser à un pullman, mais qui pourrait croiser à plus de 220 km/h. quant au moteur, et contrairement à la DS qui cachait sous ses aspects révolutionnaires un moteur qui avait déjà quelques années derrière lui, la SM va profiter d'une mécanique Maserati, et ce à moindres coûts, puisque la société venait d'être racheté par elle à la fin de la décennie précédente. C'est l'ingénieur maison, Alfieri, qui va mettre au point un six cylindres dérivé du V8 de la Maserati Indy. La voiture était guidée par une direction inhabituellement directe pour les propriétaires de voiture de standing, mais parfaitement de mise pour lui donner une agilité exceptionnelle malgré ses dimensions généreuses. Après quelques évolutions portant sur des détails de carrosserie, et plus profondément sur la mécanique (notamment l'adoption de l'injection directe), la SM se retire après cinq ans de carrière, pendant lesquels elle se sera cependant écoulée à prsè de 13000 unités.
Caractéristiques techniques