Lorsque Jaguar lança en 1968 la série XJ, c'était pour remplacer la vieillissante et patadue 420 et 420G. Disponible dès le départ en deux motorisations (des six-cylindres) de 2,8 et 4,20 litres, elle fit immédiatement sensation par sa ligne racée et intemporelle, à tel point que les grosses Jag modernes ont toujours la même silhouette. C'est en juillet 1972 que sera lancée l'époustouflante V12 5,3 litres, que les mécaniciens de Jaguar (et les détracteurs de la machine) appelleront "l'usine,", tant sa mécanique était touffue et tarabiscotée. Ce qui ne l'empêchait pas de disposer de performances ahurissantes pour une berline de près de 5 mètres de long (238 km/h)! Parallèlement à la Jaguar, le client pouvait disposer d'une version encore plus luxueuse, la Daimler, dont le seul signe distinctif extérieur était une calandre nervurée différente.
La série 2 sort en 1973, avec quelques nouveautés de taille : des freins à disque ventilés à l'avant, un nouveau système de chauffage, un nouvel étagement de la boîte... L'aspect extérieur est lui aussi modifié : capot plus plongeant, calandre plus fine, blocs optiques différents. Mais il est un modèle (à mes yeux le plus beau) qui est beaucoup moins connu : c'est le coupé XJC (C comme coupé). Reprenant les cotes extérieures de la berline, elle se contente de deux portes, mais ce qui l'affine encore davantage, c'est le mince montant latéral, les ailes avant allongées, et certains critiques anglais la qualifieront de "best looking car ever made by Jaguar". Ces modèles sont proposés avec un toit en vinyle. Depuis lors, et redoutant la rouille, la plupart des propriétaires l'ont remplacé par un toit conventionnel. La XJC sera produite en tout juste 10 426 exemplaires de 1975 à 1977, ce qui en fait une des berlines Jaguar les plus convoitées des collectionneurs : en effet, dans le même laps de temps, ce ne sont pas moins de 116652 XJ-6 quatre portes qui sortiront des chaînes.
Données techniques