La série des TR de Triumph est née d'une sorte de miracle. Alors qu'un prototype de petit roadster (la TR1) était en gestation dans les tiroirs de la maison, les Etats-Unis se prenaient brusquement de passion frénétique pour les sportives anglaises, et notamment les MG TF et autres Jaguar XK120. La seconde étant chère, et la première dépassée, les ingénieurs décidèrent de lancer dans la mêlée la désormais nommée TR2. Et le succès fut au-delà de toute espérance. Jugez plutôt : le marché américain absorba à lui seul près des 9 dixièmes de toutes les TR jamais produites.
A la TR2 succéda la TR3 : logique. Et quelle était la différence entre les deux, du moins à son lancement? Une grille de calandre modifiée, 10 chevaux de plus, une vitesse de pointe revue à la hausse (un bon 10 km/h). Voilà pour la première série. Dès 1956, innovation majeure : elle adopte des freins à disques, jusque-là réservé à la seule DS! Désormais, la marque Triumph, peu connue sur le continent européen, va faire parler d'elle : les chaînes de fabrication ne parviennent plus à suivre. D'ailleurs, la TR3 sera la plus populaire de toutes les TR : plus de 58000 exemplaires, auxquels il faut encore ajouter les 3300 exemplaires de TR3B de fin de série. ! Pour une sportive de cet acabit, c'est exceptionnel. Comment expliquer un tel score? C'est une série de conjonctions qui en ont fait un mythe : un rapport prix/performances imbattable à l'époque, ses sensations garanties qui vous donnent à penser qu'à 100 à l'heure, vous êtes à 160, une mécanique quasi inusable, et bien d'autres choses encore, comme des poignées extérieures, et même inexistant sur la TR2.. Les collectionneurs y trouveront leur compte : bien s'amuser sans se faire peur, et ce sans avoir à se préoccuper des radars, rouler les fesses presqu'au plancher, une position de conduite inégalable, et un massage des lombaires tout à fait gratuit. Si la TR3 a été la TR la plus produite, elle n'en demeure pas moins la plus recherchée, d'autant que la demande est bien supérieure à l'offre. Qu'attendez-vous donc?
Caractéristiques: