De quoi se faire plaisir à bord d'une Ferrari 4 places, et ce pour un prix très inférieur à bien des 911!
Avant la Ferrari Mondial, la société de Maranello avait lancé la 308 GT4, version allongée de la 308 GTS, mais qui ne recueillit qu'un maigre succès. Enzo, qui admettait rarement avoir tort, ne pensait pas que c'était son aspect 2+2 qui déroutait les ferraristes, mais plutôt son dessin signé Bertone. Il faut savoir qu'il avait pour une fois fait appel à un autre styliste que son carrossier fétiche, Pininfarina. Aussi revint-il à ses premières amours lorsque la Mondial fut lancée sur le marché. La dénomination "Mondial" faisait référence à un modèle sport qui avait brillé dans les années 50. Malgré ce changement de look, la Mondial 8 n'eut pas plus de succès que sa devancière, mais l'histoire a donné tort à ses détracteurs, qui jugeaient que l'implantation du moteur, plus en retrait, lui donnait une ligne indigne d'une Ferrari pure et dure. Injustice! Car Pininfarina fit preuve d'imagination pour rendre la ligne plus fluide : des grilles d'aération latérales, une lunette arrière prolongée par deux montants "en épine", et des pare-chocs noirs empiétant sur le profil.
La disposition 2+2 était aussi particulièrement soignée : les sièges avant et les sièges arrière séparés, ceux-ci étant relativement confortables pour une 2+2 grâce à l'allongement du châssis de 10 cm (tubulaire comme sur la 308), une surface vitrée assurant une bonne visibilité et du cuir Connolly, comme sur les meilleures Anglaises. Le manque de puissance de la 308 fut compensé par l'implantation d'un V8, alimenté par l'injection électronique. Mais les ingénieurs considèrent que la puissance ainsi obtenue était encore indigne de l'emblème de la marque, le Cavallino rampante) ils jugèrent donc qu'il était temps d'installer quatre soupapes par cylindre, d'où le nom de "quattrovalve".
En 1985 enfin, les Mondial changèrent, non seulement d'aspect, rappelant davantage la 328 avec ses pare-chocs dans la teinte de la carrosserie, mais également de motorisation, qi développait mainteant suffisamment de puissance que pour être enfin admise par le cercle fermé des ferraristes, cercle qui n'est pas à dédaigner lorsqu'on se rend compte de ce qu'il fallait débourser pour acquérir une de ces machines. L'aventure de la Mondial se terminera en 1991, seule année où lui sera greffé un moteur de 3,4 litres.
Caractéristiques.
Carrosserie. Longeur/largeur/hauteur/empattement (cm) : 454/179/125/265; poids : 1430 kg.
Motorisation. V8 3185 cc, central arrière, 32 soupapes, injection, boîte 5 manuelle, transmission aux rues arrière. Puissance maxi : 270 chevaux (200 kw) à 7000 t/m; couple : 310 Nm à 5500 t/m. vitesse maxi : 250 km/h.