Parmi les modèles des automobiles Triumph, la série TR représente un cas exemplaire. Commencée en 1952 avec la TR2, elle constitue un exemple fantastique de ce que l'industrie automobile britannique pouvait produire entre les années 50 et 70. D'ailleurs, la série complète des TR s'est vendue à 219000 exemplaires, dont 92 % se sont exportés, la plupart vers les USA. Après la TR2, c'est la TR3 qui a pris le relais, avec le succès que l'on connaît. Mais c'est surtout la TR4 qui a amorcé un virage important, notamment grâce à une carrosserie inédite due au crayon inspiré de Michelotti, qui s'occupera encore de la TR5 et de la TR6. Le dessin, particulièrement épuré tout en conservant un caractère agressif, a connu un énorme engouement auprès des acheteurs américains, qui appréciaient particulièrement ce type de cabriolet aux proportions minuscules par rapport à leur production. Hélas, les lois draconiennes édictées par le gouvernement US, sous l'influence de Ralph Nader, leur imposa bientôt des voitures mi-cabriolets, mi-coupés, autrement dit des coupés Targa avec arceau de sécurité. C'était pour la marque la seule solution de continuer à exporter. C'est ainsi que la TR4, à l'origine cabriolet pur et dur, se transforma en Targa à la fin de sa vie. Sinon, c'en était fini des exportations anglaises vers le nouveau monde. Les TR4 , TR5 et TR6 connurent ainsi deux types de carrosseries : cabriolet pour l'Europe, Targa pour l'Amérique. Heureusement, les sorciers italiens parvinrent à imaginer une Targa très proche du cabriolet, ce qui était loin d'être le cas pour d'autres marques, Porsche par exemple, dont le modèle Targa coupait la ligne sublime du coupé.
Les Triumph TR4 et Triumph TR4A ont été produites de 1961 à 1965 pour la TR4 et de 1965 à octobre 1967 pour la TR4 A. Elles succèdent aux rustiques Triumph TR2 et TR3 qui ont connu un grand succès commercial des années 1950.
La grande nouveauté survint à l'automne 1961 lorsque la TR4 (TR comme Triumph Roadster) fut présentée au salon automobile de Londres. Dessinée par Michelotti, elle adopta un profil tendu et anguleux rompant avec les lignes rondes de ses devancières, sur un châssis classique à longerons et un train arrière à essieu rigide avec ressorts à lames. Elle connut immédiatement un grand succès. En 1965, sortit la Triumph TR4A qui reçut un nouveau châssis, une suspension arrière à roues indépendantes IRS (Independante Rear Suspension).