LEA-FRANCIS était avant tout une des marques favorites d'une race de pilotes de course à jamais éteinte que l'on appelait "gentlemen-drivers". Dilettantes fortunés, appartenant souvent à des familles bien nées, ces étranges personnages pouvaient se permettre de dépenser des fortunes pour une voiture souvent d'apparence quelconque mais "racée". Confidentielles, les LEA-FRANCIS l'on toujours été. Ce qui n'a pas empêché la petite firme de Coventry d'aligner une "Ace of Spade"1500 cc3 double arbre à cames en tête aux 24 Heures du Mans 1928.
Le début des années 1930 vit la poursuite de la lutte entre les Alfa-Romeo et les Lea-Francis dans les grandes courses d'endurance européennes, en particulier dans les Tourist Trophy et les rallies d'endurance. Mais l'arrivée de l'Alfa-Romeo 1750 sonna le glas des "Ace of Spade". Les Lea-Francis n'étaient désormais plus compétitives. L'ingénieur Van Eugen de Lea-Francis décida qu'il était temps pour la firme de Lower Ford Street de produire ses propres moteurs, abandonnant ainsi une longue relation avec les moteurs Meadows. Le nouveau moteur était un 6 cylindre de 1,991 cm3 simple arbre à cames en tête entraîné par chaîne.
La guerre et les contrats d'approvisionnement pour le Gouvernement Anglais permirent à Lea-Francis de se remplumer substantiellement. Dès la fin de la guerre, Lea-Francis reprit ses activités automobiles, les premières "Saloon" furent mises en vente dès le début de 1945. Ces "12/40" de l,5 litres étaient nettement sous motorisées mais la pénurie de voitures neuves était telle que les clients ne rechignaient pas. Un très beau coupé deux portes carrossé par Westland Motor Co. était offert à la fin de 1946 et dès 1947 Hugh Rose lança une 2,5 l. qui enfin permettait aux acheteurs d'atteindre des performances honorables.
En 1947, la production de Lea-Francis atteignit 553 voitures (14/40) et 80 châssis destinés aux carrossiers. Un nouveau prototype de roadster fut montré au salon de Londres en juillet 1947. Il s'agissait d'un très joli cabriolet deux places confortable, mais cher. Lea-Francis en vendit 89 en 1948 dont 11 aux Etats-Unis.
La production commença à décliner à partir de 1951 avec l'arrivée des nouvelles MK VII de Jaguar, plus puissantes et meilleur marché que les Lea-Francis.