Tenter de résumer au mieux la genèse de cette légende sur roues est parfaitement impossible. Dessinons-en cependant les grandes lignes. Sa sœur aînée, la 356 de fameuse mémoire, se voyait dépassée par ses concurrentes, tant au niveau de la tenue de route que du confort et de la finition d'ensemble. Et la clientèle n'aimait plus guère ce genre d'engin spartiate. Aussi, dès 1955, les ingénieurs se sont penchés sur le berceau de ce qui allait devenir la 911, et le premier prototype sortit en 1959. Elle était plus spacieuse, plus confortable et plus performante, bien que toujours basée sur les principes de la 356 : moteur arrière, refroidissement par air, suspensions identiques mais au tarage différent, etc. Et la ligne change. Miraculeusement, pourrait-on dire, celle-ci devient un classique du genre, car les ingénieurs de Stuttgart sont plus pragmatiques que les Italiens et les Anglais, et ils ne se mobilisent guère pour concevoir des sculptures automobiles comme Ferrari ou Aston Martin. D'ailleurs, à cette époque (contrairement aux versions actuelles) la 911 ne court pas dans la même catégorie. Ici, pas question de moteurs rugissants et bourrés de chevaux vitaminés, mais bien d'une sportive assez abordable côté budget. La première présentation de la 911 a lieu au salon de Francfort en 1963. Dès sa première apparition, c'est le triomphe : les acheteurs se bousculent au portillon, tout le monde veut avoir "sa" Porsche, et les Américains en sont fous (surtout les dames!). A partir d'une base aussi saine, les concepteurs peuvent y aller à cœur joie : les modèles qui se succèdent les uns après les autres sont toujours plus puissants : c'est ainsi que l'on va passer d'à peine 120 chevaux pour arriver rapidement à 300 chevaux, durant la première période tout au moins (1963-1989).
Mais les ingénieurs vont commettre une petite erreur de calcul : dans les années 80, la mode n'est plus aux moteurs arrière, tout revient à l'avant. Aussi Porsche lance-t-il trois nouveaux modèles, certes excellents, mais qui n'auront pas la faveur des porschistes purs et durs. Cette "erreur de jugement" va coûter une fortune à la firme. Mais ce n'est que broutilles à côté du tabac qu'elle va faire dans les années 80 jusqu'aujourd'hui, où la supercar de Stuttgart dispose d'une cavalerie de 480 chevaux piaffants d'aise. Et que dire de ses multiples succès en compétition? Nous n'en parlerons pas ici, la liste serait bien trop longue pour épuiser le sujet. Jusqu'où ira cette ferveur rencontrée par ce mythe sur pattes? Allo, Madame Soleil?
Données techniques
Carrosserie
Longueur (cm) : 429
Largeur (cm): 165
Hauteur (cm) : 131
Empattement (cm) : 227
Poids (kg) : 1210 kg
Mécanique
Moteur : 6 cylindres à plat 3164 cc, refroidi par air, à l'arrière
Soupapes : 12
Carburation : Bo L-Jet fuel inj
Boîte de vitesses : manuelle à cinq rapports
Transmission : aux roues arrière
Puissance maximum : 231 chevaux (170 kW) à 5900 t/m
Couple maximum : 286 Nm à 4800 t/m
Vitesse maximum : 245 km/h