La Cadillac Eldorado, nom mythique s'il en est chez ce constructeur haut de gamme de la GM, fut déclinée en 9 générations de 1953 à 1986, du moins dans sa configuration première. Fondée en 1902, la firme Cadillac présenta un "dream car" (que l'on pourrait traduire malhabilement par " concept car qui fait rêver") censée étaler tout ce qui se fait de mieux chez GM. C'est l'Eldorado, du nom du paradis légendaire de l'Amérique du Sud. C'est dire l'ambition de la voiture dès le départ!
L'Eldorado ayant attiré tous les regards, GM décida de la produire en petit nombre, sous la forme d'un cabriolet surdimensionné 5, 62 m sur un empattement de plus de 3 mètres. Réservée à une élite, le modèle coûtait à sa sortie près du double de la Cadillac de base (qui pourtant n'était déjà pas donnée). On en produisit finalement 532 exemplaires. La deuxième génération se voit affublée d'encore plus de chromes (!), et son aspect extérieur se distingue définitivement des autres modèles Cadillac. Deux versions coexistent : un cabriolet baptisé Biarritz, et un coupé baptisé Seville. La troisième génération 1957-58) reçoit un nouveau châssis, dont l'empattement reste cependant presque le même. Elle exhibe par ailleurs des ailes arrière particulières, saillantes, et appelées ailes de requin en raison de leur forme spéciale. Cette génération marque aussi l'apparition d'une berline côtoyant le coupé et le cabriolet. De 59 à 66, 3 autres générations se suivent et relativement peu de différences notables apparaissent sur les vaisseaux spectaculaires de la GM. Mais la 7ème génération, à partir de 1967, marque un tournant remarquable chez les Américaines, surtout de cette taille : l'apparition de la traction avant. La complexité de la fabrication tout à fait spécifique à ce genre d'innovation nécessite la création d'une nouvelle chaîne de montage. Afin d'éviter que les coûts de production deviennent totalement prohibitifs, cette mouture reprend les bases techniques de son aînée chez GM, l'Oldsmobile Toronado. Les légères modifications se suivant jusqu'en 1971, année de la 8ème génération. La ligne change radicalement, elle se fait plus tranchante, et abandonne définitivement les ailerons verticaux saillants au profit d'ailes horizontales bien distinctes de la malle arrière. Quant au moteur, le V8 de 8,2 litres, il développe maintenant 355 chevaux et un couple monstrueux. Les deux carrosseries, coupé et convertible, s'appellent dorénavant Fleetwood Eldorado. Sa taille est encore accentuée par une caisse très basse pour un tel bateau (1, 30 mètre). Mais en 1976, le moteur se dégonfle : il est toujours de la même capacité mais ne développe plus que 210 chevaux. Cette même année, la GM, afin d'augmenter des ventes pourtant constantes , lance le slogan "voici le dernier cabriolet américain". Oldtimerfarm vous présente l'une d'elles! La 9ème génération (1979 à 1985) voit sa taille réduite à 5,18 m, les gros navires tels que Lincoln et Imperial n'étant plus tout à fait en odeur de sainteté Outre-Atlantique. Les moteurs aussi passent progressivement de 8, 2 à 4,1 litres. Les 2 générations qui suivent sont influencés par la seconde crise pétrolière de 1979. Elles seront plus "convenables", ayant des motorisations et des dimensions pus sages. Enfin, la dernière Eldorado sortira des chaînes en avril 2002. Il est piquant de constater que GM n'en produisit volontairement que 532 exemplaires, soit le même nombre que celui de la première production en 1953.
Caractéristiques.
Carrosserie. Longueur/largeur/hauteur/empattement (cm) : 561/203/136/305; poids : 2130 kg.
Mécanique. Moteur V8 7725 cc, à l'avant, 16 soupapes, 1 carburateur Rochester, boîte auto à trois vitesses, transmission aux roues avant. Puissance maxi : 380 ch (279 kW) à 4400 t/m; couple : 712 Nm à 3000 t/m. vitesse maxi : 206 km/h.