(d'après Wikipedia, l'encyclopédie libre) La Rolls-Royce Silver Shadow est une automobile de prestige développée par Rolls-Royce et commercialisée de 1965 à 1980. La variante cabriolet est commercialisée sous le nom de Rolls-Royce Corniche à partir de 1971. La Silver Shadow est produite de 1965 à 1976 et la Silver Shadow II de 1977 à 1980. À son époque, elle fut la Rolls-Royce la plus vendue[1].
La Rolls-Royce Silver Shadow gagne la seconde place du Trophée européen de la voiture de l'année 1966 derrière la Renault 16.
Rolls-Royce met un temps de gestation historique, soit dix ans de conception et de mise au point de la Silver Shadow à Crewe, et fait passer sa production de la « tradition conservatrice » à l'ère moderne de la « démocratisation » (relative) avec un prix pour la première fois inférieur à 100 000 francs des années 1960, soit 6 557 £ la première année de production. Ce qui constitue une révolution historique pour la marque.
Abandonnant le châssis séparé, la Silver Shadow se présente comme la première monocoque autoportante de la marque. Elle est la première Rolls-Royce équipée de quatre roues indépendantes. Constituée de bras longitudinaux, la nouvelle suspension arrière se voit épaulée par un correcteur d'assiette automatique et hydraulique, qui utilise le brevet Citroën ; d'abord monté sur les quatre roues, il sera réservé aux roues arrière à partir de 1969.
Toutefois, ce qui pourrait passer pour une révolution chez Rolls-Royce n'est en fait qu'une actualisation tardive. Car toutes ces solutions techniques modernes ont depuis longtemps été utilisées par tous les constructeurs concurrents (comme la structure monocoque adoptée par Vauxhall dès 1937 et par Ford Dagenham en 1950). L'usine de Crewe apparaît à la fois archaïque et conservatrice.
La Silver Shadow est également la première Rolls-Royce à recevoir des freins à disque. Elle est en dotée sur les quatre roues (deux étriers à l'avant). Avec un triple circuit assisté, son système de freinage s'impose d'ailleurs comme un modèle de sophistication. Le premier circuit assure l'essentiel de l'efficacité de l'ensemble en commandant un des deux étriers de chaque disque avant et ceux de l'arrière, le second agit sur le second étrier des disques avant et le troisième, non assisté, intervient sur les étriers arrière. Un limiteur de pression, évitant le blocage des roues arrière, complète le dispositif. Autre nouveauté, une direction assistée, équipée d'un amortisseur, est livrée en série.
Avec sa silhouette abaissée et anguleuse, la Silver Shadow est le passage de Rolls Royce à la ligne ponton, soit vingt ans après les pionniers du genre. Le design modernisé et européanisé est symbolisé par sa ceinture de caisse rectiligne, qui abandonne les ailes semi-intégrées de la Silver Wraight. Cette cession à la mode ambiante et à l'abandon de son style très british sera décriée par les puristes, la Silver Shadow se révèle moins représentative d'une certaine culture.
Pourtant sa forme sobre et très homogène est empreinte d'une noble élégance. Le profil révèle un remarquable équilibre des proportions, avec un pavillon bien centré entre une poupe symétrique du long et imposant capot. Certains spécialistes estiment que la Silver Shadow reste la dernière Rolls-Royce à la ligne vraiment séduisante. Son successeur à partir de 1980, la Silver Spirit apparaît beaucoup plus massive.
Son gabarit réduit fait de la Silver Shadow une « petite » Rolls-Royce avec une longueur de 5,17 mètres, soit dix centimètres de moins que sa devancière. Son empattement de 3,03 mètre autorise une meilleure maniabilité avec un rayon de braquage de 4,70 mètres contre 6 mètres pour la Silver Cloud. Moins spacieuse, elle prend les traits d'une simple berline à quatre places. Autre révolution, la Silver Shadow est conçue pour être conduite par son propriétaire et non par un chauffeur en général.
Une version à châssis long est lancée en 1969. L'empattement gagne dix centimètres et l'habitacle est doté d'une séparation chauffeur ainsi que deux climatisations séparées. Ce modèle représentera un exemplaires sur cinq vendu dans cette configuration.
Le passage à la carrosserie autoportante a donné le coup de grâce aux carrossiers. Park Ward et H.J. Mulliner sont rachetés par Rolls-Royce qui standardise la production. Néanmoins, ces derniers réaliseront en 1966 un très élégant coupé, en fait une berline deux portes dotée d'un léger décrochement marquant la naissance des ailes arrières. Seul James Young continue de transformer une quinzaine de berlines fournies par l'usine. Mais il est racheté par Barclay, agent Rolls-Royce en 1969[2].
Les voitures destinées au marché intérieur sont équipées de la transmission General Motors Hydramatic à quatre vitesses construites sous licence par Rolls-Royce, tandis que celles construites pour l'exportation (donc la conduite à gauche) bénéficient de la nouvelle boîte Hydramatic Turbo à trois vitesses importée des États-Unis (elle équipera tous les modèles à partir de 1968).
Modifié en 1970, le moteur voit sa cylindrée passer à 6 750 cm3 après réalésage. Le vilebrequin a également été redessiné et la puissance gagne une vingtaine de chevaux au même régime de 4 500 tr/min.
Silver Shadow II
En mars 1977, la Silver Shadow II est présentée au Salon international de l'automobile de Genève pour faire face à la concurrence (la Silver Spirit n'apparaîtra qu'en 1980) avec de légères modifications symboliques de sa carrosserie, la carrosserie est quasiment identique. Elle reçoit certaines améliorations techniques dont une direction à crémaillère. La suspension avant est également perfectionnée pour assurer à la voiture une meilleure tenue en courbe tout en diminuant le roulis. Afin de réduire la consommation et la pollution, la carburation se voit dotée d'un contrôle électronique de carburation et d'une double sortie d'échappement, tandis que les voitures exportées aux États-Unis et au Japon devront s'accommoder d'un taux de compression réduit à 7,3.
Des changements mineurs, l'aménagement intérieur bénéficie d'un tableau de bord redessiné et d'un nouveau volant à deux branches. Le niveau d'équipement franchit un nouveau pas avec le cruise control et surtout l'automatisation complète de la climatisation et même du chauffage de la lunette arrière.
Au niveau carrosserie, la Silver Shadow II s'identifie grâce à ses pare-chocs, plus épais et plus résistants pour satisfaire aux nouvelles normes de sécurité, ainsi qu'à la présence d'un bouclier, qui réduit encore la hauteur de la calandre. On peut également constater la disparition des prises d'air sous les phares, dotés dorénavant d'un dispositif de lavage, tandis qu'une double sortie d'échappement apparaît à l'arrière.
Caractéristiques techniques.
Carrosserie : longueur/largeur/hauteur/empattement (cm) : 517/180/152/304; poids : 2150 kilos.
Moteur : placé à l'avant, V8 6750 cm³, 2 carburateurs, boîte de vitesses automatique à trois rapports (origine GM hydramatic), transmission aux roues arrière. Puissance maxi : 190 chevaux (139 Kw) à ± 4000 t/m. Vitesse maxi : 190 km/h ; 0-100 en 12,7 secondes