Il est bien connu que certaines marques recourent, la plupart du temps, à des carrossiers spécialisés pour personnaliser leurs modèles. Dans le passé, ces carrossiers se retrouvaient pratiquement à tous les coins de rue. Certes, ils n'étaient pas tous de magnifiques designers, mais ils connaissaient leur métier, venant pour la plupart d'usines sidérurgiques sur le déclin. On retrouvera le nom de ces artisans (dont certains furent de véritables génies) tout au long de la première partie du vingtième siècle : les glorieux Parkward, Mulliner et Vandenplas pour la Grande-Bretagne; Chapron et Saoutchik pour la France, sans oublier Gangloff, carrossier attitré de Bugatti; Brougham, le Baron aux USA, j'en passe et des meilleures. Quiconque avait les moyens de se distinguer et d'épater ses voisins se payait les services d'un carrossier.
La seconde guerre mondiale mit un frein à ces dépenses somptuaires, tant et si bien que les carrossiers se retrouvèrent presque tous regroupés en Italie: ce sont surtout ces grands noms que nous retenons: Pininfarina, Ital Design, Giugaro, Bertone (hélas en mauvaise posture), Michelotti, Touring, etc.
Cependant, il serait injuste d'en oublier deux qui nous viennent d'Allemagne et qui ont encore bien du pain sur la planche : Karmann et Bauer. Si le premier a travaillé surtout pour Volkswagen et même Porsche, Bauer est connu pour ses carrosseries et ses modifications techniques sur base de BMW (la fabuleuse M1, entre autres, dessinée par Giugaro et assemblée chez Bauer). Mais ses activités ne s'arrêtent pas là : la société travaille aussi pour le groupe Fiat notamment, et conçoit des variations sur base de ses camionnettes (Iveco).
A ma connaissance, la 2002 fut la première BMW à recevoir les soins de la société Bauer. Elle avait tous les atouts pour parvenir à une complète maturité : elle était puissante, rigide mais légère, très fiable et sa carrosserie se prêtait admirablement bien à l'imagination des designers de Bauer. Rappelons au passage que la 2002 doit la vie à la résurrection, dix ans plus tôt, d'une société moribonde qu'un généreux mécène et financier avisé avait eu la bonne idée d'injecter des millions de DM dans l'aventure. C'est cet argent qui a servi à construire la 1500, le modèle qui a remis définitivement la société bavaroise sur les rails.
Caractéristiques techniques.
Carrosserie. longueur/largeur/hauteur/empattement (cm) : 423/159/136/150; poids : 1040 kg.
Motorisation. 4 cylindres en ligne 1990, à l'avant, carbu Solex, 8 soupapes. Boîte manuelle à quatre rapports, transmission aux roues arrière. Puissance maxi : 100 chevaux à 5500 t/m, couple : 157 Nm à 3500 t/m. vitesse maxi : ± 190 km/h.