Au salon de Paris en 1948, eut lieu un événement de taille : la première présentation de ce qui allait devenir un mythe, la Citroën 2 CV. Elle était le fruit d'un projet initié depuis 1935, lorsque Michelin, après le décès d'André Citroën, reprit la société. Son nom de code était TPV (toute petite voiture). Auto nécessitant un entretien minimum, polyvalente, passe-partout, elle est pleine d'astuces et de trouvailles toutes plus ingénieuses les unes que les autres. Lorsqu'on pense que cette voiture a vécu près de quarante ans, on peut facilement s'imaginer sa popularité et son impact sur toute une génération. Surnommée au départ "une auto sous un parapluie", elle fut appelée "la deuche" ou encore "la deux pattes". Le nombre d'évolutions qu'elle subit tout au long de sa carrière est trop long pour être mentionné ici. Les transformations essentielles l'ont été au niveau mécanique; elle a toujours conservé la même silhouette, même si des détails l'ont améliorées : des portes qui s'ouvrent dans le bon sens, changements de calandre, et c'est à peu près tout. Quant au moteur, initialement un 375 cc de 9 chevaux (!) refroidi par air, il est remplacé dès 1954 par un 425 cc de 12 chevaux. En 1961, la puissance passe à 13,5 chevaux. Fin 1969, elle hérite du moteur avec lequel elle finira sa vie : un 602 cc de 18 chevaux, culminant à 29 chevaux dans les dernières années de production. Sa carrière se termine en1988 en France, mais continuera tant bien que mal au Portugal. Elle était tellement passe-partout que l'usine l'équipera, pour des expéditions lointaines, de deux moteurs de 425 cc : l'un à l'avant, l'autre à l'arrière! La deuche a traversé le Sahara, visité le Pôle nord, elle s'est rendue en Chine, etc. Elle est aussi la première voiture d'un nombre incalculable de jeunes ménages. Dans les années septante, et afin de relancer encore et encore la deux-pattes, Citroën a multiplié les versions spéciales, dont l'une des dernières fut la Perrier, aujourd'hui particulièrement recherchée.
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