Meyer-Manx Buggy SR '69

Les buggies firent une apparition fracassante dans le paysage automobile, et plus spécialement les véhicules de loisirs. La plupart du temps, ces engins étaient mus par des moteurs de VW Coccinelle, du 1200 au 1600 cc (comme ici), et construits sur leurs châssis. Leur succès, chez nous mais surtout aux Etats-Unis, étaient dû au fait qu'ils sentaient bon les plages de Californie, le bruit de leur échappement se mariant parfaitement avec celui des grandes vagues du Pacifique, terrain de jeu des surfeurs (c'est aussi durant cette décennie qu'est apparue la très populaire Surf Music, immortalisée par les légendaires Beach Boys).

On doit le Manx à une sorte de baroudeur tout-terrain, Bruce Meyers, qui s’était mis en tête de produire en série des Buggies après avoir vu des jeunes faire des Dune Buggies avec des Jeeps désossées, sur une plage en 1963. Jusqu’à présent, Meyers oeuvrait dans l’industrie marine, maniant le polyester pour réaliser des planches de surfs, des flotteurs et des coques de bateaux. Cette expérience lui sera bien utile.

le Manx devient une icône de la Californie, lié au surf et à la plage, et rapidement, on voit des Manx dans de nombreux films et téléfilms. Le succès est immédiat. Entre 1964 et 1971, Bruce Meyers et sa société BF Meyers & Co produiront environ 5200 kits de la Manx, mais aussi des Manx 2 (plusieurs centaines), environ 1000 To’wds, 200 Manx SR et 75 Resorter, d’autres modèles lancés par le génial surfeur.

Cependant, on peut être un inventeur génial et un piètre gestionnaire. Si l’entreprise s’arrête en 1971, ce n’est pas faute de succès, mais surtout à cause d’indélicatesses avec le service des impôts américains, le fameux IRS, du renforcement de la législation et d’une concurrence de plus en plus rude. Bruce avait déjà quitté l’entreprise en 1970, suite à son divorce et à des tensions internes, et désireux d’une vie moins stressante.

Ce modèle : 

Un très bel exemple, propre, d’un buggy original construit par Meyer Man SR, à l’historique  haut en couleur et restauré avec grand soin.

Dans le monde des collectionneurs Meyer Manx, interrogez-en quelques-uns : ils seront tous d’accord pour vous confirmer que c’est un des plus beaux exemplaires sur le marché.

Le grand atout de sa bonne bouille est qu’il plaît à une grande variété de gens : certaines dames le trouvent craquant ; les enfants pensent que c’est un  jouet qui aurait grandi.

Le dessin est si original qu’il en est intemporel.  Il a un air contemporain malgré ses presque 40 ans d’âge.

A l’avant se trouvent le réservoir et un petit compartiment bagages, capable de contenir… un bagage à main.  Bien entendu, la partie la plus spectaculaire reste les portes papillon (demandez donc au passant qui assiste à la manœuvre).

Le compartiment moteur est très propre, et ledit moteur est équipé d’un système de chauffage qui vous épargnera les nuits froides.  Transmission et freins au top.

Cette voiture faisait partie d’une collection privée à New York.

Elle était entreposée dans un lieu couvert et soignée avec amour.

La couleur d’origine, Silver Gel Coat, avait jauni et méritait une restauration.

Après avoir enquêté, le propriétaire avait découvert des choses intéressantes.  Le châssis SR83HO veut dire que c’est le 83ème châssis construit de ce modèle.  Dans cette configuration, il n’y en a que 10 qui ont été produites.

Quant à la peinture rouge de sa livrée actuelle (Porsche Guard Red), elle se rapprochait le plus de la publicité qui lui était faite dans le années 70.

La belle restauration dont cette petite a bénéficié lui a valu d’être mentionnée dans de nombreux magazines, et la liste des prix qu’elle a reçus est longue, très longue.  Jugez plutôt : Phoenix Bug-o-Rama 2000 (1st place in class), VW Classic 2000, Irvine Ca. (with Manx Club) Manx Club Street Rally 2000 (Best SR & Best of Show), Karls Custom VW Classic 2000 (1st place in class) ; Copper State VW Show 2001 (1st place in class) ; Karls Custom VW Classic 2001 (1st place in class) ; Manx Club Twin Peeks Event 2002 (Best SR ) Total VW Magazine - Featured in the Christmas 2000 issue of this magazine in England.